Systèmes à risques Briobox
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Sep

Systèmes à Risques : Concept d’Accompagnement Briobox ©

Propos recueillis le 16 mai 2018 à Paris

 

C.C : Christine CASTAN. Responsable pédagogique au sein de l’école de coaching HEC Executive Education – Directrice pédagogique de programmes de la ligne Management et Leadership.

 P.B : Patrice BRIOLET . Fondateur de Briobox et Brioboxairjobs.


C.C : Comment définissez vous les systèmes à risques ?

 P.B : Pour mieux comprendre un système à risques, commençons par essayer de définir ce qu’est le risque : la notion de Risque est parfois ambiguë.

Jouer au Loto c’est simplement risquer de perdre la mise ! Mais de façon plus complexe, ne pas prendre en compte le hasard, les aléas, les menaces, les périls éventuels dans une entreprise de transport aérien ou dans une centrale nucléaire, c’est nier le danger de telles activités.

La définition du Risque est donc à multiples facettes.

Chez Briobox le risque se définit en référence à une situation ou une réaction volontairement ou involontairement inappropriée qui pourrait mener à une simple sensation d’inconfort ou de mise en danger ou bien pire , qui pourrait provoquer jusqu’à la perte de biens matériels ou, dramatiquement, celle d’êtres humains.

 

C.C : Pourquoi liez vous le terme Système à celui de Risque ?

P.B : Les systèmes à risques tels que nous les entendons peuvent se trouver à l’intérieur d’organisations, de services spécialisés ou parfois au sein d’équipes a priori bien structurées. Toutes ces entités évoluent avec l’omniprésence du danger au sens le plus large.

Les formations, la gestion des menaces, la mise en place de défenses participent à la conception de véritables « Systèmes » de pratiques organisées pour faire face aux risques.

Les Entreprises sensibles, quant à elles, ont parfois mis en place des process et des outils sophistiqués pour gérer les occurrences d’incertitudes, d’échecs, d’incidents et d’accidents. Il s’agit de Systèmes à risques plus élaborés qui intègrent une stratégie sécuritaire.

 

C.C : Pourriez vous nous dire sur quelle base ont été construits ces « systèmes de pratiques organisées pour faire face aux risques » ?

 P.B :Il existe plusieurs champs mais à mon sens le plus innovant et le plus convaincant est celui développé par James Reason. Ce professeur de psychologie a en effet décrit une nouvelle approche de la gestion de la sécurité en modélisant le Risque. Son génie a été de reconnaître que le champ de la psychologie était trop limité pour comprendre les « Accidents ». Il a proposé dans les années 90 une extension du paradigme de l’erreur humaine vue par la psychologie à celui de la défaillance organisationnelle. Son effort de contextualisation se base sur une idée empruntée à la médecine, à la manière de l’épidémiologie. Selon lui, Il y a des facteurs pathogènes dans certains systèmes qui se combinent et créent un cheminement possible vers un accident au travers de barrières naturelles ou artificielles. Il faut donc partir à la recherche de ces agents pathogènes et les éliminer.

Le modèle créé par Reason est également appelé « Swiss cheese model ». Les défenses, les barrières et les sécurités peuvent être comparées à des « tranches » de gruyère avec des « trous » qui symbolisent les failles dans chaque niveau de défense. Les défenses sont représentées par : la technologie, la formation, les procédures, mais aussi le management, l’administration, les syndicats…

James Reason suggère que les responsables prennent fréquemment des décisions «faillibles» entraînant des défauts latents, sans effet jusqu’à ce que quelqu’un commette un acte dangereux et déclenche ainsi un processus d’accident potentiel.

Le modèle montre combien il est important de réduire ou d’éliminer les carences en matière de sécurité. Pour qu’un accident ait lieu, il faut que des faiblesses (modélisées pas des trous dans le gruyère ou dans des plaques de protection) dans les défenses et les barrières de sécurité soient en perspective à chaque niveau de sécurité. C’est-à-dire qu’il y ait un alignement des trous. C’est ce qui explique le plus souvent que plusieurs incidents en chaîne soient nécessaires pour provoquer par exemple un crash aérien.

En résumé, la taille et le nombre de « trous » dans les défenses influent directement sur le risque et l’occurrence de l’accident. A ce jour, malheureusement, nous devons considérer que la disparition totale des « trous » est impossible, et que l’alignement survient inévitablement.

 

C.C : Mais comment pouvez vous accompagner professionnellement les personnes, les équipes ou une organisation dans un système à risques si l’alignement des « trous » est inévitable ?

 P.B : L’occurrence d’événements dangereux a tendance à se réduire grâce à l’intégration dans les Organismes et Entreprises à risques, des facteurs humains avec en corollaire la prise en compte de l’erreur humaine.

La gestion des menaces, la mise en place de facilitations sur le partage d’informations, les analyses croisées et l’harmonisation des pratiques sécuritaires sont essentielles.

Il n’en est pas moins vrai que le focus demeure centré sur les liens Homme / Machine et Homme / Système. Tout ou presque, reste donc à faire sur le risque inhérent à l’individu sur lui même ou l’équipe sur elle même.

Conceptuellement il s’agit donc de rajouter dans le modèle de Reason, une protection supplémentaire afin de réduire encore plus la probabilité de l’occurrence d’alignement entrainant l’incident ou l’accident.

Cette barrière que nous assimilons à la maxime de Socrate : « Connais-toi toi-même », permet de concrétiser sur le terrain une efficacité d’analyse, de réflexion et d’action sans précédent dans ces domaines ou les enjeux sont considérables.

 « Connais-toi toi même »

 

C.C : Quelles sont les spécificités Briobox de l’Accompagnement Professionnel qui vous amènent à concrétiser ce concept ?

P.B : Ce sont précisément les valeurs ajoutées des interventions du cabinet Briobox…

Nous avons développé « une culture du doute » qui nous conduit à intégrer en permanence dans notre réflexion chaque évolution de situation ou de contexte afin d’être au plus près des besoins des Entreprises et des demandeurs.

Notre conscience des enjeux dans les différents secteurs que nous ciblons, notre expertise pratique et singulière, les techniques d’accompagnement que nous avons adaptées aux contextes à risques ou à dangers potentiels, contribuent évidemment à l’efficience de notre approche.

C.C : Merci Patrice pour ces éclaircissements …